
METALLOS et
DEGRAISSEURS
de Patrick
Grégoire.
"un
spectacle sur la mémoire ouvrière".
"une
critique socio-industrielle mordante et drôlement efficace"
Métallos et dégraisseurs, est un “spectacle
théâtral sur la mémoire ouvrière”. L'histoire nous permet de suivre
7 générations de tréfileurs (de Napoléon III à François Hollande –
NDLR)
Le texte, écrit par Patrick Grégoire, est basé sur des
interviews d’anciens et actuels ouvriers de l’usine de
Sainte-Colombe-sur-Seine, en Côte-d’Or, qui appartient aujourd’hui au groupe
Arcelor-Mittal.
monologue en duo autour de Métallos
et dégraisseurs
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personnages : MS (metteur en scène) et J (journaliste).
Important : les deux personnages doivent être interprétés par le même
acteur.
J : Bonjour. Faire un monologue en duo avec
vous-même, ce n’est pas un peu mégalo ?
MS : Si bien sûr. D’où le titre de la pièce, «Mégalos et
dégraisseurs»
J consterné par l’humour de MS : Vous
êtes comique ?
MS : Non, je suis lorrain d’origine. J'ai grandi et travaillé (un
peu) dans la vallée des "ange", Hagondange, Gandrange, Florange,
Uckange... je fais partie de la dernière génération dont l'avenir professionnel
passait nécessairement par la sidérurgie (certificat d'études, centre
d'apprentissage de l'usine, CAP ... Quelques-uns intégraient collège et
lycée pour un bac). Je connais donc (un peu) l'histoire de ces usines qui
passent des mains de patrons aux portefeuilles d'actionnaires, des
portefeuilles d'actionnaires aux paradis fiscaux, des paradis fiscaux aux
fossoyeurs... sans oublier les ponctions dans les caisses de l'état en jurant
de sauver "tous les emplois possibles", emplois vite supprimés
quelques mois plus tard.
J sur un ton inquisiteur : Vous êtes de gauche ?
MS, la main droite sur la gauche de la poitrine : Mon cœur est à gauche
oui. Comme beaucoup. Tous les cardiologues vous le diront. C'est moins évident
quand on regarde les mains. Prenez la main gauche par exemple, vous verrez que
le pouce est à droite. Comme le dit le patron de l'usine "mes ouvriers
communistes ont deux mains adroites".
J fixe sa main gauche, au bord de la méningite : Non chez moi le
pouce est à gauche.
MS interloqué : Retournez-la...
J tournant sa main gauche de 180° : C'est vrai. Vous
avez raison !
MS légèrement agacé : Je peux continuer ? .... les lieux où travaillaient
nos parents (laminoirs, aciéries, haut-fourneaux, train à fils...), ont été
transformés en parc de loisirs ou en zoo !! L'entrée dans ces parcs coûte plus
cher que le salaire d'une journée de travail (avant la loi El-Khomri -
NDLR).
J regardant maintenant sa main droite : Quel rapport
avec le théâtre ?
MS fouillant dans sa mémoire : Adolescent, mes premières expériences théâtrales
concernent l’histoire de cette Lorraine qui s'est développée au rythme des
machines pour le travail, des gueulards pour les débuts et fin de poste, des
sirènes pour les accidents du travail, des mégaphones pour les grèves.
J cherchant une question intelligente : "Métallos
et dégraisseurs" c’est la société du travail contre celle des loisirs ?
MS connaissant déjà la réponse : La réponse
est abordée dans le texte. Je cite de mémoire : « En 1938 ce n’est pas les sorties qui nous
fatiguaient, alors on pouvait travailler. Ca tombait bien puisqu’il y avait du
boulot. Après dans les années 80, il y a eu beaucoup moins de boulot. C’est
bien tombé parce qu’il y a eu beaucoup plus de sorties ».
J surpris par la mémoire de MS : La culture et
les loisirs peuvent-ils remplacer les activités industrielles ?
MS se met en position "penseur" de Rodin : Remplacer
non. Soutenir oui. Il y a quelques exemples de sites industriels devenus
des lieux culturels. Les forges de Fraisans et le Noumatrouff (ancienne
usine) à Mulhouse transformés en salle de spectacle, ou encore les
anciens dépôts de bus de Metz devenus une friche artistique.
J content que ça se termine : Cette pièce
c’est un peu pour les intellos, non ?
MS : Oui…les Intellos et les dégraisseurs .
J très inquiet de l'état de santé mentale de son
interlocuteur : Vous buvez ?
MS : A la fin du
spectacle oui ! mais que du rouge ! Après Il faudra qu’on se mette à
l'eau !
J : et dégraisseurs
?
MS : Non ! pas
vous !
Noir - Fin
quelques photos
quelques photos
soirée à Besançon maison de quartier Bregille 18 mars 2017
rencontre avec l'auteur Patrick GREGOIRE au CDN le 12 mai 2017 |
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